ECHOS DE LA FILT | AU PAVILLON DE L’ITALIE, INVITéE D’HONNEUR : TIZIANA ROMANIN PRéSENTE LE LIVRE FRANZ, DORA, LA PETITE FILLE ET SA POUPéE

Dans une rencontre intitulée « Lettres de l’Europe » et dédiée à la jeunesse, les rencontres de l’Italie ont fait escale dans la matinée d’hier jeudi 25 avril, dans le monde fabuleux de l’illustration avec la graveuse et illustratrice italienne Tiziana Romanin qui a transporté l’assistance dans un voyage en France où elle s’est installée et a tissé une collaboration de plus de 20 ans avec l’auteur français Didier Levy.

Une de ces collaboration d’ailleurs est le livre Franz, Dora, la petite fille et sa poupée que l’illustratrice a eu le soin de présenter au pavillon de l’Italie pour expliquer à travers quelques croquis de dessins qui constituent une sorte de « coulisses » de tout un travail de recherche et de théâtralisation qui se trame avant que le livre sur l’histoire bien réelle de Franz Kafka et sa fiancée Dora ne soit entre les mains des petits lecteurs.

Pour Tiziana Romanin, qui s’identifie comme Européenne d’abord, Italienne ensuite, l’illustration est une sorte de correspondance entre les deux pays. Cette passion qui s’est nourrie dans les gènes — puisque son père était topographe — s’est développée à Venise où elle a fait ses études supérieures en beaux-arts, avant de s’envoler pour Paris. En s’inspirant indirectement de l’Art de Venise et des couleurs chaudes de cette ville, elle les fait voyager à travers ses illustrations au pays où le gris prime.

En effet, a-t-elle précisé, l’illustration c’est un long travail et un processus minutieux de recherche qui se fait. Pour le cas d’un récit véridique comme celui de Franz et Dora, il fallait creuser sur beaucoup de détails essentiels : le décor de Berlin des années 20, la lumière d’une ville monochrome, les costumes d’époque, etc. d’où l’importance du choix de la palette des couleurs primaires car l’illustration, bien qu’elle soit imaginée, est un découpage du texte qui se fait au fur et à mesure de la lecture d’un livre dont l’illustration est importante pour raconter une histoire dans l’Histoire.

Anti-numérique, l’illustratrice, qui compte à son actif plus de 20 livres pour enfants, demeure fidèle au travail manuel car rien ne vaut le toucher et l’odorat dans ce métier pour livrer, grâce à des crayons de couleur et à l’aquarelle, un livre qui puisse émerveiller l’enfant, le plus difficile des lecteurs et le plus sincère, dit-elle. L’illustration, conclut-elle, est un métier qui se développe et qui nécessite un référentiel de culture générale aussi bien dans la littérature, l’histoire, le théâtre, et qui repose surtout sur la lecture.

Silvia Finzi parle de l’imprimerie et l’édition italiennes en Tunisie

Silvia Finzi, italianiste et historienne réputée en Tunisie, professeure à la faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université de La Manouba à Tunis, spécialisée dans l’histoire de l’émigration italienne en Tunisie, a été l’une des invités de marque du pavillon de l’Italie, invitée d’honneur de la 38e édition de la Foire internationale du livre de Tunis.

Au cours de sa rencontre qui a eu lieu le mercredi 24 avril 2024 au pavillon de l’Italie, axée sur l’histoire des journaux italiens en Tunisie dont le plus connu et le plus ancien Il Corrie, premier périodique imprimé en langue italienne publié en 1838 prenant la forme actuellement de Corriere di Tunisi, pour une parution régulière, et qui demeure le seul journal en langue italienne qui perdure au Maghreb, Silvia Fenzi, directrice de la revue Il Corriere di Tunisi, revient sur près de deux siècles d’histoire de l’imprimerie et de l’édition italiennes en Tunisie.

Dans ce paysage médiatique assez diversifié des journaux à vocation politique ont vu le jour dont La voce del lavoratore prenant les couleurs du socialisme indépendant ou encore Il risveglio qui se dressait contre l’autorité italienne de cette époque.

Avec un panorama assez diversifié et complexe, une partie de la mémoire de l’édition italienne est en effet conservée dans l’imprimerie Tipografia Fenzi, fondée en 1928 à la rue de Russie et qui constitue la première imprimerie italienne en Tunisie.

On enregistre plus de 120 publications en langue italienne imprimées en Tunisie entre le XIXe et le XXe siècle qui témoignent d’un lien profond entre Italiens et Tunisiens, où les deux communautés et les deux pays s’entremêlent dans des pages importantes de leur histoire et qui illustrent les liens culturels étroits entre l’Italie et la Tunisie.

Parlez-vous italien ?

Outre les rencontres dédiées à une panoplie de formes expressives pour renforcer le dialogue dans le secteur de l’édition, en créant des synergies directes entre les auteurs et les éditeurs italiens et tunisiens, l’objectif du programme culturel italien dans le cadre de la 38e édition de la Foire internationale du livre de Tunis est aussi de faire découvrir davantage la langue italienne choisie par plus de 40.000 élèves dans les lycées tunisiens.

A cet effet, un échange didactique dédié à l’étude de la langue italienne et intitulé “Parlez vous italien?” a été organisé dans l’après-midi du mardi 23 avril 2024 au profit d’un grand nombre de curieux et d’avertis. Un public adulte dans sa majorité, hommes et femmes, a interagi avec l’enseignant de langue italienne en lui proposant dans le divertissement et l’amusement en près d’une heure une initiation à l’abécédaire de l’italien, une manière de rapprocher l’assistance de l’une des langues les plus enseignées au monde et l’une des langues étrangères les plus populaires en Tunisie.

Une grande partie de l’assistance s’est félicitée de cette initiative pour rendre cette belle langue qui nous est si proche et si familière de l’italien et qui encourage à s’initier pour pouvoir s’habituer à lire en italien.

Il est à noter que la présence officielle italienne à l’édition 2024 est coordonnée par l’ambassade d’Italie à Tunis, en collaboration avec ICE — Agence pour la promotion à l’étranger et l’internationalisation des entreprises italiennes — Section commerciale de l’ambassade. Francesca Tango, directrice du Bureau ICE Agence à Tunis, a déclaré : « Nous espérons donc que cette participation sera l’occasion d’un échange fructueux entre les maisons d’édition des deux nations : même en Italie, malgré la présence de grands groupes d’édition comme Mondadori, Gems, Giunti, Feltrinelli, la force des petites et moyennes maisons d’édition, homologues des éditeurs tunisiens, est toujours aussi importante ».

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