BAC SPORT : L’ENVERS DU DéCOR

Le bac sport a débuté le 15 avril dernier. Pour se mettre dans le bain et afin de démarrer la session sous de bons auspices, une tradition instaurée depuis plusieurs années par les candidats est devenue la règle. Il s’agit de la fameuse «dakhla» qui consiste chaque année à célébrer la première épreuve du baccalauréat en la transformant en un véritable spectacle qui ressemble en tout point à celui organisé dans les gradins des stades lors de rencontres chocs entre les grandes équipes du pays. La célébration de cet événement permet non seulement aux candidats de décompresser et de d’évacuer le trop plein de tension accumulé au cours de l’année et notamment de la période de révision mais leur offre, par ailleurs, l’occasion de faire entendre leur voix en passant un message politique basé sur un fait ou un événement d’actualité. Beaucoup de candidats de divers établissements secondaires ont choisi, cette année, l’épreuve de sport pour manifester haut et fort leur soutien à la population de la bande de Gaza injustement opprimée et persécutée par l’ennemi sioniste. Chaque année, aucun détail n’est laissé au hasard, les candidats n’hésitant pas à employer les grands moyens pour faire de la première épreuve du baccalauréat un événement mémorable qui restera à jamais gravé dans les esprits des candidats qui auront passé le bac cette année-là. De magnifiques fresques sont dessinées sur les gigantesques banderoles déployées par des candidats joyeux et surexcités qui chantent à tue-tête et qui lancent des fumigènes pour ajouter une note spéciale à cette ambiance festive. Au-delà de son aspect festif, ce phénomène est toutefois inquiétant car ces accessoires peuvent s’avérer dangereux et provoquer des accidents graves. Au cours des sessions précédentes, des candidats se sont, en effet, brûlé gravement les mains en manipulant maladroitement des flammes et des fumigènes lors des dakhlas du bac sport. Si ces dakhlas sont aujourd’hui encadrées par des commissions spécialisées afin d’éviter tout dépassement à l’intérieur des établissements éducatifs, un autre phénomène non moins inquiétant est en train de prendre de l’ampleur ces dernières année. C’est celui des cortèges de voitures empruntées aux parents, avec à leur bord plusieurs jeunes qui défient les règles élémentaires de sécurité en ayant un comportement extrêmement risqué et dangereux sur les routes. Les candidats qui conduisent ces véhicules roulent à grande vitesse, freinent brusquement, font vrombir le moteur et se livrent à des slaloms en se faufilant entre les autres véhicules. Un accident est survenu, mardi dernier, dans la ville de Sfax. Deux voitures, avec à leur bord des candidats qui ont passé le bac sport, sont entrées en collision sur la rocade X4 (ceinture Bourguiba). Cinq passagers blessés et une conductrice se trouvant dans un état grave ont été transportés à l’hôpital. Une vidéo montrant des candidats sortant leur tête de la fenêtre dans des véhicules roulant dangereusement autour d’un rond-point a circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux. A l’avenir, ces comportements risqués avant et après l’épreuve du baccalauréat risquent de devenir de plus en plus fréquents et des candidats peuvent même y perdre la vie si des mesures radicales ne sont pas prises pour y mettre un terme.

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